‘We kunnen niet blijven hameren op de uitstoot van fijn stof. Uiteindelijk hebben we nood aan zingeving’.
Bonjour,
Je vous souhaite à tous la bienvenue et j’ajoute que je suis très content de me trouver à nouveau devant une si bonne classe. On ne va pas perdre de temps avec de plus amples présentations et entrer tout de suite dans le vif du sujet :
‘De wanhoop van Victor Hugo of hoe de wetenschap de kunst vermoordt.’
Een korte schets van wat een groot kunstenaar van de intellectuelen verwacht.
Tout le monde connaît Victor Hugo, mais rares sont ceux qui le lisent encore aujourd’hui. On connaît ses grands romans, Les Misérables et Notre-Dame de Paris, par le cinéma, par les adaptations faites pour la télévision et le musical. Le reste de son œuvre immense reste dans l’obscurité. Notre culture de l’image nous coupe de nos racines intellectuelles et les grands génies du passé disparaissent dans le brouillard du relativisme postmoderne. C’est dommage, car pour répondre à nos besoins spirituels les plus pressants, il devient de plus en plus nécessaire de nous ressourcer. La véritable source de notre savoir sur l’homme et sur le sens de nos vies est sans conteste la littérature. Pas les romans à l’eau de rose ou au vitriol que nous lisons à la plage, mais les grandes œuvres littéraires qui font partie du patrimoine de l’humanité.
La science nous a tout donné, le pétrole, le gaz, l’électricité et les innombrables machines et gadgets qui rendent notre vie chaque jour un peu plus confortable. Mais elle n’a pas su répondre aux questions fondamentales qui taraudent les humains depuis la plus haute Antiquité, elle n’a pas su nous renseigner sur le sens de la vie.
Aujourd’hui beaucoup d’intellectuels, par pure misère, se tournent vers le bouddhisme afin d’y trouver un semblant de réponses à leur questionnement. C’est dommage, car la méthode bouddhique consiste à se retirer du monde et à méditer. C’est-à-dire, on s’assied par terre sous un arbre ou dans un coin de sa chambre à coucher, on regarde avec tout son coeur une fleur (dans l’herbe ou sur le papier peint), on répète un nombre incalculable de fois le ‘mot’, le ‘mantra’, qu’on a reçu du maître. Et on attend patiemment que sa conscience descende jusque dans les genoux. Cela apporte une grande consolation aux âmes avides de consolation. Mais on constate que la plupart des adeptes abandonnent la pratique au moment où ils comprennent que cela ne les mène nulle part, ne résout aucun de leurs problèmes et ne fait pas avancer le schmilblick d’un millimètre. Mais il faut avouer que, comme le bilboquet et le jokari, ça fait passer le temps…
Celui qui veut retrouver toute sa tête et ne pas perdre son temps, doit se tourner vers notre propre culture occidentale, qui est beaucoup plus riche. Comme toutes les traditions religieuses, le christianisme est plein d’erreurs et d’absurdités, mais il suffit de s’intéresser à la philosophie des premiers chrétiens et au gnosticisme, pour retrouver une cosmologie rationnelle qui dépasse en intelligence et en pertinence tout ce que les penseurs postmodernes veulent nous faire avaler. Il n’y a qu’un problème, c’est que cette philosophie-là est exigeante : au lieu de nous inciter à nous cacher, et à nous asseoir pour oublier, elle nous encourage à nous relever, à aller vers les autres, et à nous corriger. Le Logos que nous avons hérité des Antiques veut que nous soulevions vaillamment le fardeau de la vie et que nous nous occupions de la réalité du moment. Je pense que c’est ce que nous avons désappris. Le romantisme continue à nous noyer dans le mythe. Freud le constatait il y a cent ans : le réel est beaucoup trop angoissant pour qu’on le supporte longtemps. D’où la fuite dans le virtuel. Il y a cent ans, c’était dans la religion que la plupart cherchaient la consolation. Aujourd’hui c’est dans les médias. Nous passons la part la plus importante de notre vie à nourrir des fictions et à regarder des pixels. Il est vrai qu’on souhaite la paresse d’un méchant et le silence d’un sot… (Nicolas Chamfort) et le bouddhisme et le smartphone peuvent y servir. Mais les courageux ont tort de se vautrer dans le virtuel comme Robinson Crusoë dans la boue. Il faut sortir le Livre de la caverne et se plonger dans la lecture! Lire, réfléchir et agir. C’est mon programme pour le bonheur. C’est celui de tous les grands auteurs.
Interessante lectuur: Robinson Crusoë, Daniel Defoe.
Nog interessantere lectuur: Les Misérables, Victor Hugo
Patrick
10 juli 2018