Je me fais un peu de souci

Je me fais un peu de souci.

J’ai lu deux livres sur l’avenir de notre planète cette semaine. J’ai d’abord relu One hundred Pages for the Future (1982), d’Aurelio Peccei, le président du Club de Rome, et puis, je me suis plongé dans The uninhabitable Earth (2019), de David Wallace-Wells. Deux voix qui ont malgré tout osé dire ce qu’il faut dire. Mais je n’ose pas le répéter. Le monde est foutu, nous savons depuis plus de 35 ans que nous allons faire naufrage, que la terre est condamnée comme le Titanic. Il aurait fallu stopper les machines il y a trente ans. Et changer de cap. Mais tandis que le navire court vers l’iceberg, les passagers continuent à danser sur tous les ponts. Et à manger comme des goinfres. La différence avec le Titanic, c’est que le capitaine et les matelots savent cette fois qu’ils nous mènent en enfer. On y arrivera demain.

Il y a une petite phrase qui continue à me trotter dans la tête. « L’Afrique rencontre de grands problèmes aujourd’hui pour nourrir ses un milliard d’habitants, et on s’attend à ce que la population sera multipliée par quatre vers la fin de ce siècle. Avec le réchauffement climatique, ça ne risque pas de s’arranger. » Des phrases pareilles, ça vous coupe l’appétit.

“Selon un nouveau rapport publié par la FAO sur les perspectives des récoltes de la campagne agricole en cours, la production céréalière en Afrique devrait diminuer de 4% par rapport aux 179,3 millions de tonnes moissonnés l’an dernier. Les conflits armés conjugués aux chocs climatiques qui frappent les différentes régions du continent sont à l’origine de ce recul et de l’augmentation du nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire.” (Samir Benmalek, LE MATIN, 23 septembre 2018)

Il vaut mieux ne pas trop en parler. Mettre l’accent sur la Liberté. Sur l’Égalité. Surtout là où il s’agit du pouvoir d’achat. Et dire ce que nous ressentons tous depuis la création du monde : tout ça, c’est la faute à Voltaire. Et tout le reste, c’est la faute à Rousseau…

« Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à Rousseau
. »

(Victor Hugo, Les Misérables, la chanson de Gavroche)